les mains des femmes

Je pense que si le christianisme n'était pas tombé aux mains des hommes mais entre les mains des femmes, on aurait eu aujourd'hui une tout autre vie, une tout autre société, une tout autre civilisation
Romain Gary, Le sens de ma vie


Lorsque je tombe sur une femme, je tombe toujours au mauvais endroit. Sur un os. Au mieux une fesse, un sein, mais jamais entre leurs mains.
Cela m'étonne. J'aime tellement les mains des femmes. Elles façonnent.
Suffit-il dans la rue, au café, au lit, de les prendre ? de toucher leur doigts ? d'attendre qu'elles le fassent ? Commençons par les mains. Caressons nous, effleurons nous. Faisons nous comme nous souhaitons nous faire.
Bloc d'argile et main du peintre. L'amour au bout des doigts. Prends moi dans tes petites phalanges, tes frêles paumes, tes longs doigts. Et fabrique moi. Seule toi, dont je regarde les mains, saura le geste, ma manière, la façon. Le reste viendra. L'amour tout entier, l'autre inventé, le désir infini.

Ce n'est pas un désir de pénis, Ô Freud le borgne, qui détermine la féminité. C'est d'inventer l'homme.