ce qu'il y a de plus profond en l'homme...

c'est sa peau.
Paul Valéry - L'idée fixe.



Mon derme est épique. Il pue le désir. Chaque pore exhale.
Ta peau est si douce, claire, fine. Tes mamelons tendus par un léger souffle, ta vulve qui ouvre la paupière lorsque je baise tes pieds.
Sensibles. Nous sommes des êtres sensibles. Toi qui me touche du doigt et tout mon corps qui tremble. Tu atteins par un demi-effleurement plus que je ne le puis par un effort de toute ma volonté. Je suis soumis. Caresse, et mon coeur n'est pas à sa place. Il s'étend comme une enveloppe le long de tous mes membres, de tous mes muscles. Ce qui respire en moi c'est ma surface, ma peau de tambour, ce qui résonne à chacun de tes coups de baguette. Je vibre par mon interface. Moi/plus moi. Dehors/dedans. Intérieur/extérieur. Plus dans ce jeu de dupe toute la porosité, la percolation, les petits trous, la filtration.
Tu entres en moi par des furtives douceurs, tu me griffes quand je te fais l'amour, tu me déchires quand tu t'encolérises. Ton être profite de ces moments pour se faufiler molécule après molécule par mes pores perdus. Forteresses stupides, guerriers froussards. Ces idiots ouvrent tout. Et je me noie.
Je prends ce risque dans tes bras chaque fois.

Près de toi, je joue ma peau.
Fou, chienne.