couvrir plusieurs lèvres à la fois
le goût des lèvres est intime, imprécis et le même quasi de toi à l'autre, ni tout à fait autre ni double jumeau, c'est un arôme, un alcool, un amour particulier
je vous aime, mesdemoiselles, je vous goûte, je vous mange, doucement, décemment, à la petite cuillère, par petites lampées, enivré de vos prenantes commissures
les lèvres sont votre odeur, votre signature de femme, l'envisagement et tout le présage à venir, le début et l'histoire de tout votre plaisir
vos lèvres, une ici et une là, encore, j'en ai des tombereaux, des collections, des à venir dans ma besace de petit garçon armé, des rouges et des rosies, des claires et des brunes, l'imberbe ou la duveteuse.
Plusieurs, ou toutes à la fois, mélanger les saveurs, les goûts, les douceurs. Textures et tendre pointe. Vos dents, votre langue, cher petit bout qui dépasse et se montre, bouts de peau amis, lèvres.
Plis de femme, ouvertures si simples et si faciles, plissements, pliures, enluminant l'entrée dans le monde fécond de la cavernité douce, là au dedans de vous même, ce que vous ne savez pas bien cacher et que vous dévoilez par baillements discrets et indécents, pour que de vos bouches affamées vous nous mâchiez, nous dévoriez, engloutis et là sur nos lèvres juste déposés par baisers vos désirs et vos envies effleurés
Embrasser toutes lèvres, oui tout, en un même mouvement, d'un même oeil et d'une même béance, animaux aimants, délicieux repas des amants sages.
Vos lèvres, plusieurs, en solo, j'en veux.
Ma bouche folle court toujours un peu trop.