tu m'ensèmes
par tes cuisses et tes tendresses de césure
par tes épaules et tes bras qui m'enserrent
par tes cris de douceur de chienne débordée
par tes pétales de mots et ta bouche ouverte
par ta langue qui mord tout ce qui m'obsède
par ta façon d'artisane
et le geste sûr qui opère polit cent fois
mon intime obscénité de pierre
qui l'enfouit l'enfourne le pétrit
par ton cul que tes fesses folles me cachent
par mes mains qui t'écarte
par mon désir affolé d'une odeur de nature
par ton odeur du jouir soudain
par tes orteils yeux oreilles
par le délicat têtement de mon sperme espéré
et par mon stupide giclement
ma débandade sereine
par ton sourire ton air de belette enivrée
par ce que tu me veux
je suis en toi
toujours
la vie courte de notre amour de peu de nuits
pour ta vie, pour nos copulations
tu m'ensèmes
tout au fond de toi même
et idiot moi, je t'aime