Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
entremêlements
1 mars 2018

ma chair

Toutes idées tête bêche.
Si le langage a éclos ailleurs que dans nos corps terriens, l'amour y est aussi.
Pale mâle, je brunis à la vue de tes horizons rondelets. Donne, approche, communique. Nous étions plein de verbe, tu ne dis plus un mot. Seul, contre ta peau tendue, je cherche trace du mot, amour, haine possible, tout air articulé fuitant de tes dents blanches. Tu ne dis rien. Tu me prends et me baise, comme un bonbon acidulé, une poire à ta soif, un baiseur invétéré et ton cul qui appelle. Tu devrais lui donner la parole à cet hurluberlu, ce bouffeur de clous, ce satrape gesticulant, ce dévoreur de mes veines gonflées. Il pourrait au moins me dire merci.
Il en a la bouche, les dents même, le muscle linguinal si je puis me permettre. Il me tient de sa bifidie, il m'obsède, je le vois en mes rêves. Pourquoi ne dit-il rien ? Parle à sa place, dis que tu m'aimes, une connerie plate, dis que tu me veux, ce qui te passe par la tête, que je suis ton amoureux. Amant, détesté amant. Chaste gosier, tu m'avales, et ne pipes mot. Etrangeté de la parole, frontières de ton langage, exoplanète. Tu vis et je ne le sais que par ta goulue envie de sexe. Mais bon sang si je t'ensemence, c'est de sens ! Il ne se passe rien dans ta tête qui s'expulse.
Frontières de deux mondes, mur de langage. Hé, tu me sens là ? Tu me devines dans ton estomac ? Tu me jauges dans tes entrailles ? Tu me dissous ?
Chienne, il ne te manque que quelques mots.

Publicité
Publicité
Commentaires
entremêlements
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 9 776
Publicité